Les fruits de l’abandon confiant à Dieu
Mt 6,26-34 (id Luc 12, 22-30)
« Voyez ces oiseaux qui volent dans les airs, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas de provisions dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’avez-vous pas bien plus de valeur qu’eux? D’ailleurs, qui de vous peut, à force d’inquiétude, prolonger son existence, ne serait-ce que de quelques instants?
Quant aux vêtements, pourquoi vous inquiéter à leur sujet? Observez les lys sauvages! Ils poussent sans se fatiguer à tisser des vêtements.
Pourtant, je vous l’assure, le roi Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a jamais été aussi bien vêtu que l’un d’eux!
Si Dieu habille avec tant d’élégance la petite plante des champs qui est là aujourd’hui et qui demain sera jetée au feu, à plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas vous-mêmes ? Ah, votre foi est encore bien petite!
Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas : «Que mangerons-nous ?» ou : «Que boirons-nous ? Avec quoi nous habillerons-nous ?»
Toutes ces choses, les païens s’en préoccupent sans cesse. Mais votre Père, qui est aux cieux, sait que vous en avez besoin.
Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus.
Ne vous inquiétez pas pour le lendemain ; le lendemain se souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »
Philippiens 4:6-7
« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. »
1 Pierre 5,7
« De toute votre inquiétude, déchargez-vous sur lui, car il prend soin de vous »
Mère Yvonne-Aimée de Malestroit
« Nous offrirons à Dieu notre volonté, notre raison, notre intelligence, tout notre être par les mains et le cœur de la Sainte Vierge. Alors notre esprit possèdera cette liberté précieuse d’âme, si étrangère à la tension anxieuse à la tristesse, à la dépression, à la contrainte, à la petitesse d’esprit. Nous naviguerons dans l’abandon, nous libérant de nous-mêmes pour nous attacher à Lui, l’Infini. »
Simone Weil +1943
« Pourquoi devrais-je me préoccuper ? Ce n’est pas à moi de penser à moi-même ; à moi il revient de penser à Dieu ; c’est l’affaire de Dieu de penser à moi. »
Maître Eckhart (vers 1260-1327), théologien dominicain Entretiens spirituels
« Tu dois t’abandonner complètement à Dieu, avec tout ce que tu es, et ne plus te préoccuper de ce qu’il fera ensuite de ce qui est à lui… Plus nous progressons dans cette voie, plus nous sommes véritablement en Dieu. »
En nous abandonnant à Dieu, nous nous délestons de nos soucis, préoccupations, fardeaux de toutes sortes et, ce faisant, nous laissons la place à la paix et à la liberté d’âme, à la joie. Nous pouvons ainsi nous consacrer à notre mission, qui vient de nous être rappelée, dans Mt 6,26-34 :
« Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus. »
Silouane (1866-1938) « De la volonté de Dieu et de la liberté »
Le Seigneur éclaire toute âme qui s’est abandonnée à la volonté de Dieu. Nous devons humblement nous abandonner à la volonté de Dieu afin que le Seigneur puisse nous guider. Il n’y a rien de meilleur au monde que d’aimer Dieu et son prochain. C’est en cela que l’âme trouve paix et joie. »
L’abandon confiant à Dieu, c’est donc – dans la confiance – RENONCER à notre autonomie en dehors de Dieu, à notre volonté propre ; c’est SE LIVRER à Dieu et accepter qu’Il nous dirige selon Sa propre volonté. C’est donc accepter la volonté de Dieu comme étant notre propre volonté et accepter ce qu’on appelle la Divine Providence.
(Divine Providence : les dispositions par lesquelles Dieu conduit avec sagesse et amour toutes les créatures jusqu’à leur fin ultime)