L’abandon confiant à Dieu – Dernière partie

Se conformer à la volonté de Dieu

Nous nous posons souvent la question : « Comment savoir si l’on vit conformément à la volonté de Dieu ? »
Saint Silouane nous répond : « Voici un indice : si la privation de quelque chose t’afflige, c’est que tu ne t’es pas entièrement abandonné à la volonté de Dieu, tout en ayant peut-être l’impression de vivre selon sa volonté. Celui qui vit selon la volonté de Dieu ne se fait du souci pour rien. Et s’il a besoin de quelque chose, il se confie lui-même ainsi que cette chose à Dieu ; et s’il n’obtient pas ce dont il a besoin, il reste malgré tout calme, comme s’il l’avait.
L’homme qui s’est abandonné à la volonté de Dieu ne craint rien : ni l’orage, ni les brigands, rien. Et quoi qu’il arrive, il se dit : « Cela plaît à Dieu. »
L’œuvre la meilleure c’est de s’abandonner à la volonté de Dieu et de supporter les épreuves avec espérance. Le Seigneur ne nous chargera jamais au-delà de nos forces. Si nos souffrances nous paraissent trop lourdes, c’est le signe que nous ne nous sommes pas abandonnés à la volonté de Dieu. »

L’abandon confiant à Dieu, c’est notre choix de vie ; c’est l’orientation que nous voulons donner à notre vie. Et voici ce qui en découle :

Père Jacques Philippe
« L’abandon est la vraie liberté, car lorsque tu remets tout à Dieu, tu n’as plus la moindre raison d’entretenir d’inquiétude puisqu’il s’occupe désormais de toute ta vie, c’est Lui qui veille sur toute ton existence, tu n’as plus rien à défendre ou à acquérir par tes propres efforts. »

S’abandonner avec confiance n’est ni une faiblesse ni une perte. C’est une non-résistance.

Quand on s’abandonne à Dieu on s’abandonne à quelque chose de plus grand que soi.

S’abandonner avec confiance signifie renoncer à se préoccuper des résultats.

Notre seule tâche consiste à nous défaire de notre résistance à l’amour. Ce qui arrive ensuite dépend de Dieu. Nous Lui avons abandonné le contrôle. Nous Le laissons mener.

L’abandon confiant à Dieu implique :
• Que nous mettions toujours Dieu en premier dans notre vie.
• Que nous acceptions que tout ce qui nous arrive est l’expression de la volonté de Dieu sur nous.
• Que nous croyons que Dieu accomplit sa volonté sur chacun de nous en utilisant les uns et les autres à travers leurs comportements à notre égard.

A partir de là, confiants dans Sa parole qui nous est transmise à travers l’Ancien et le Nouveau Testament, nous recevons tout ce qui nous arrive avec gratitude, que cela soit nous soit favorable ou, à première lecture défavorable.

Et nous acceptons avec confiance, comme l’enfant, de ne pas toujours comprendre ce qui se passe. Cela n’a pas d’importance. L’important c’est que nous nous savons aimés par Notre Père qui prend grand soin de chacun de ses enfants, sans exception aucune.

Maître Eckhart Dits 22 « L’homme parfaitement abandonné, jamais on n’entend de lui un seul mot de plainte, mais toujours des mots de louange et d’action de grâce. Il ne lui arrive jamais chose si pénible qu’il ait un seul mot pour s’y soustraire. Il ne désire jamais autre chose de Dieu que ce que Dieu, dans son libre amour, a voulu lui donner (il a laissé tout cela à la liberté de Dieu). Rien sur la terre ni au ciel ne peut le troubler ni le réjouir.»

Mais le préalable à cet abandon, est la confiance. Il est bien question d’abandon confiant. Ce thème de la confiance en Dieu est présent tout au long du Petit Journal de Sainte Faustine. Jésus nous invite à lui faire confiance. C’est ce qu’il nous demande, c’est ce qu’il a fait inscrire sur le bas du tableau. « Jésus, j’ai confiance en toi » cette prière toute simple nous pouvons la faire à tout instant de notre vie.

Une Moniale d’Helfta Le Héraut, L. III, ch. 7 Inébranlable confiance : « Par mon humanité, qui est unie à ma divinité et en qui mes bien-aimés ont un constant avocat, je suis contraint de compatir à tous leurs besoins. – …La confiance a sur mon amour tant de force qu’il m’est impossible de l’abandonner en quoi que ce soit. »

Sainte Faustine: « Les péchés de manque de confiance sont ceux qui me blessent le plus douloureusement. Quand une âme s’approche de moi avec confiance, je la comble d’une telle quantité de grâce qu’elle ne peut la contenir en elle et la rayonne sur les autres âmes. »

« Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen, et c’est la confiance. Plus sa confiance est grande, plus l’âme reçoit. Les âmes d’une confiance sans bornes me sont une grande joie, car je verse en elles le trésor entier de mes grâces. Je me réjouis qu’elles demandent beaucoup, car mon désir est de donner beaucoup et donner abondamment. Par contre, je m’attriste si les âmes demandent peu, si elles resserrent leur cœur. »

Jean Paul II disait « la confiance perçoit toujours Dieu comme amour même si à certains moments, il est difficile de comprendre le parcours de son action ».

Faire confiance à Dieu veut dire que nous sommes certains que, dans tout ce que nous vivons, Il est présent et nous écoute. Faire confiance signifie que nous nous en remettons à Dieu car c’est Lui qui conduit tout.

Homélie du dimanche 25 juin 2006, du père Cantalamessa
« Dieu prend soin de nous, il se soucie de nous et de quelle manière ! Une anecdote citée fréquemment parle d’un homme qui fit un rêve. Il voyait deux rangées de pas imprimés sur le sable du désert et comprenait que l’une correspondait à ses propres pieds et l’autre à ceux de Jésus qui marchait près de lui. A un moment donné, la deuxième rangée de pas disparaît et il comprend que cela correspond précisément à un moment difficile de sa vie. Il se plaint auprès du Christ qui l’a laissé seul au moment de l’épreuve. « Mais j’étais avec toi ! » répond Jésus. « Mais comment pouvais-tu être avec moi si les traces de tes pas n’apparaissent pas sur le sable ? ». « Les traces sont celles de mes pas à moi, répond Jésus. A ce moment-là je t’avais pris sur mes épaules ! ».
Souvenons-nous de cette histoire lorsque nous sommes nous aussi tentés de nous plaindre auprès du Seigneur parce qu’il nous laisse seuls. Tout doit être ramené à Dieu. »

Nous avons à vouloir faire la volonté de Dieu même si nous ne savons pas quelle elle est.

Tout vient de Dieu, tout aboutit à Dieu. Dans nos vies, c’est idem. Tout ce qui arrive dans nos vies est voulu, sinon autorisé, par Dieu.

Bienheureux Charles de Foucauld : Mon Père, je m’abandonne à toi !
« Fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie, j’accepte tout je suis prêt à tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, et en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains, je te la donne mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »

Saint Jose Maria Escriva
« Je veux ce que Tu veux,
je veux parce que Tu veux,
je veux comme Tu voudras,
je veux quand Tu voudras… »

Thérèse de l’Enfant Jésus : « L’abandon total, voilà ma seule loi. »

On a posé la question suivante à Marthe Robin : « Que faire quand on n’arrive pas à s’abandonner ? ». Et Marthe Robin a répondu : « S’abandonner quand même. »

Au final, nous comprenons que ce que nous abandonnons à Dieu, c’est notre volonté, cette volonté d’agir par nous-mêmes en dehors de Dieu. L’abandon signifie que c’est TOUT ce qui fait notre vie, que nous mettons en obédience à Sa volonté. Je décide ainsi que ma volonté est de vouloir faire la volonté de Dieu. Et, du coup, la volonté de Dieu devient la mienne.

Nous abandonnons, nous quittons notre volonté et nous nous abandonnons à Dieu, à Sa volonté, avec confiance.

Par cet acte librement consenti et renouvelé chaque jour, nous signifions que nous remettons tout à Dieu, en totale confiance et que, de ce fait, nous cessons de nous soucier. Nous sommes alors libres de nous consacrer à notre mission qui est d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, volonté, intelligence et d’aimer notre prochain comme nous-mêmes.

Dieu nous appelle à vivre dans l’échange avec Lui, dans l’Alliance, et non à nous soumettre.

Dans cet échange, Dieu fait le premier pas. La décision que nous avons à prendre, notre acte de volonté fondateur est de répondre à son appel. C’est alors l’abandon confiant à Dieu : la détente, la décrispation de l’être qui s’ouvre à l’Amour lorsque l’ego desserre enfin son étau. S’abandonner à Dieu, c’est donner la priorité à l’Essentiel et vivre désormais toutes choses à travers Lui.

L’abandon n’a rien à voir avec la passivité. C’est notre acte de volonté à renouveler chaque jour pour nous maintenir dans l’Alliance avec Dieu.

Jésus nous dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. » Jean, 4, 32-34. Ma nourriture : notre besoin vital, notre besoin premier est d’abandonner notre volonté propre et de prendre pour nôtre la volonté de Dieu ; c’est cela qui nous donne la vie, la paix, le bonheur, la liberté.

2 réflexions sur “L’abandon confiant à Dieu – Dernière partie”

    1. Cher Monsieur,
      Je suis navrée de répondre aussi tardivement à votre commentaire concernant la conférence intitulée : “L’abandon confiant à Dieu” et vous demande de bien vouloir m’excuser. Ce retard est dû a plusieurs “bug” de la part de l’hébergeur !
      Je suis heureuse de savoir que ces textes vous ont touché et qu’ils vous ont aidé dans votre cheminement spirituel. C’était le but recherché par la conférencière, Sylvie, qui ne peut malheureusement pas vous répondre car elle a rejoint brutalement la maison de notre Père du Ciel. C’est la raison pour laquelle je vous réponds. C’était une très belle âme et vous pouvez lui demander, si vous le souhaitez, d’intercéder pour vous.
      Belle fin d’Avent dans l’attente de la venue du sauveur !

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